Grandir en sécurité.

 
Le sentiment de sécurité est essentiel au développement harmonieux de l’enfant. Il est une composante fondamentale de l’équilibre affectif de la personne. Ce sentiment se construit à partir des expériences quotidiennes, il n’est pas stable et peut être mis en cause par des évènements extérieurs ou des modifications du contexte de vie. Il s’exprime à différents niveaux. 
 
Depuis de nombreuses années, Hubert Montagner insiste sur la nécessité de mettre la sécurité affective au centre des réflexions et propositions de changements pour l’éducation. Les enfants sécures entrent plus facilement en relation avec des personnes non connues, ils recherchent et acceptent la communication, les situations de séparation sont vécues sans stress ou détresse. 
Ils peuvent donner d’eux-mêmes, montrer qui ils sont, accepter de faire en affrontant la possibilité de l’erreur ou de l’échec. Ils ont une meilleure alternance du rythme veille-sommeil et une plus grande liberté pour explorer de nouveaux espaces. La construction des notions d’espace et de temps en sont renforcées. 
 
« Les enfants non sécures se comportent comme s’ils avaient peur d’être délaissés ou abandonnés ou comme s’ils se sentaient en danger. Ils se protègent en ne donnant rien à voir d’eux ; ils se recroquevillent ou prennent un rôle d’emprunt dans l’opposition, la confrontation, l’insolence pour ne pas perdre la face, ne pas donner à voir leur humiliation et leur grande tristesse de ne pas se sentir reconnu et accepté pour ce qu’ils sont. Des comportements de déviance, de violence, d’apathie ou d’hyperactivité, de retrait comme le refus de penser, d’apprendre, de s’intéresser au monde, augmentent. Ces enfants refusent l’aide car elle devient source de plus d’humiliation, les met encore plus en dette vis-à-vis des adultes. La culpabilité de ne pas y arriver, d’être “ méchant”, de ne pas être ce que les adultes attendent d’eux est importante. Les enfants non sécures ont plus de mal à se protéger et à se défendre des agressions extérieures, humiliations, moqueries, harcèlement. Toutes les agressions enfantines des cours d’école sont alors vécues comme des traumas et peuvent amener aux tentatives de suicides. (Boris Cyrulnik, Fenêtre sur cours, oct 2010, N° 359). L’insécurité affective est déterminante dans l’échec et le décrochage scolaire.
Michèle
 

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