mieux vivre les conflits

Lors des échanges avec les collègues mais aussi avec les parents, la question des conflits entre les enfants revient souvent. En général, les réponses des adultes alternent entre la discussion autour de ce qui s’est passé en tentant d’amener des règles et la valorisation de ce que serait la bonne conduite et la punition: mise à l’écart (piquet !) pour se calmer, privation, “des lignes”. La difficulté pour l’adulte réside dans la compréhension du conflit au niveau des faits: que s’est-il passé, qui a commencé, avec en filigrane une tentative pour déterminer qui est “le coupable” et “la victime”. Si la punition renforce cette distinction, le coupable en sort secrètement humilié. Ayant “perdu la face” il aura à cœur dès que possible de la “regagner”. La victime est renforcée dans son rôle de victime. La punition dans ce cas, renforce le conflit plutôt qu’elle ne le désamorce. Et de plus elle n’a pas fonction éducative.  Nous proposons une autre manière d’aborder le conflit qui permette aux enfants de comprendre ce qui se joue dans la relation, au niveau du ressenti.
Quelles sont les émotions qui ont provoqué cette réaction d’agressivité verbale ou physique, quelles blessures ont été réveillées, qu’est-ce qui est à ajuster pour que la relation puisse Etre, dans l’apaisement?   La place de l’adulte y est différente, il n’ est pas là pour arbitrer mais pour accompagner les enfants et servir de tiers. Si besoin, il évoque ses propres émotions face à ce conflit. ” Je suis vraiment triste lorsque je vous vois vous  bagarrer ainsi“. “ou bien “je suis très en colère car je ne peux travailler en paix dans la classe”.   Il oriente les enfants vers leurs ressentis et les incitent à trouver ensemble une solution convenable pour chacun. La mise à l’écart  prend alors un autre sens. Elle peut être un temps de retour sur soi, pour ce mettre en lien avec ce qui se passe à l’intérieur de soi et trouver un peu d’apaisement nécessaire. Elle n’est pas porteuse d’humiliation.
 
Maryse met en pratique cette manière d’aborder les conflits dans sa classe, elle témoigne: ” J’interviens de moins en moins pour tous les petits conflits quotidiens. Parfois la situation est évoquée en groupe. Chacun propose des solutions pour que cela s’arrange. Parfois les enfants concernés vont dans le couloir et cherchent ensemble une solution. la classe est plus apaisée et moi je suis moins fatiguée. Avant tout passait par moi et j’avais l’impression que je ne faisais plus que ça!
Michèle

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