Qui sommes nous ?

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Anne Bordage, thérapeute avec les enfants et les familles, formatrice .

Naturellement curieuse de l’autre et de la façon dont les liens se forment et se déforment mon parcours de vie, personnelle et professionnelle, m’a fait visiter différents contextes de la toute petite enfance, enfance, jeunesse. L’expérience s’est forgée à travers divers métiers avec ce public, comme enseignante au Canada, l’éducation populaire, le conseil en communication et relations humaines et m’a amenée vers la thérapie en passant par de nouveaux acquis théoriques et un travail personnel.

Les méthodes qui soutiennent ma pratique sont l’approche centrée sur la personne, la thérapie familiale systémique, le jeu.
A partir de mon expérience en libéral et associative d’une vingtaine d’années de thérapie avec les enfants et leurs familles, d’animations d’ateliers « Estime de soi », de travail expérimental de groupe type « Pouce ! Pause ! »d’interventions et de formations de professionnels à travers crèches, écoles, collèges et organismes de formation, j’interroge notre responsabilité d’adulte dans le lien que nous avons avec les enfants de notre monde.

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Michèle Bannay, Psychologue de l’Education Nationale

Durant tout mon parcours professionnel au sein de l’Education Nationale (Institutrice, enseignante spécialisée en IME (Institut médico-éducatif) puis psychologue je n’ai cessé de me questionner sur la manière d’aider les enfants pour lesquels l’école est plus lieu de difficulté que de plaisir, de satisfaction et de bonheur. Tous ces enfants qui apprennent difficilement, se sentent et sont différents, portent des histoires trop lourdes pour que la pensée puisse avoir libre cours. Comment s’adresser au groupe tout en étant à l’écoute de chacun. Comment maintenir intact la curiosité et la grande joie de découvrir que « je sais faire » ?

Toutes deux, nous sommes convaincues que de nombreux enfants souffrent avant tout d’avoir à s’adapter et à s’intégrer à un monde qui ne leur va pas; convaincues que ces enfants ne sont pas malades mais qu’ils finissent par se perdre eux-mêmes à force de tenter de répondre aux attentes de la famille, de l’école et de la société. Des enfants qui ne parviennent plus à vivre en groupe, qui se coupent de leurs émotions et de leur ressentis corporels, qui ne sont pas enracinés dans leur présent et leur passé. Des enfants parfois surstimulés, dont les désirs matériels sont le plus souvent satisfaits, mais dont les besoins essentiels de rêverie, de calme, de jeux spontanés, de dépense motrice ne sont pas toujours respectés. Des enfants auxquels l’on parle beaucoup mais que l’on n’écoute pas vraiment. Des enfants dont on attend beaucoup, beaucoup trop.
Les enfants seront et feront le monde de demain. C’est notre mission et tâche de les soutenir dans ce passage là. Sur cela s’appuie notre travail et des propositions de changement pour la Pratique d’une autre Education. Le dispositif Enfants d’Aujourd’hui permet la transmission de cette pratique.

Un livre, des propositions, le dispositif “Enfants d’aujourd’hui”

Quels liequels liens pour grandirns pour grandir?
Transformer la relation adulte enfant

La Pratique d’une autre éducation prend ses racines dans un changement essentiel et profond de la relation adulte-enfant. Dans la mouvance que nous traversons actuellement, les enfants nous appellent et attirent notre attention sur ce qu’il y aurait à transformer en profondeur. Amener un enfant à plus de conscience et d’attention sur soi et dans sa façon de se relier aux autres ne s’enseigne pas dans un cours, c’est une connaissance et non un savoir. Cela demande que l’adulte  soit lui-même engagé dans une recherche  de son être. Il transmet alors une intelligence de l’être où la connaissance intérieure est fondation.

L’EDUCATION est essentielle car elle est une transmission.

Vivre ensemble une expérience du sens, partager ce qui donne sens à ma vie. Nous sommes tous et chacun éducateur, pour le bon et le moins bon. Tout éducateur, au sens le plus large, aurait à être en très grande vigilance et se demander s’il réalise en lui-même et dans sa vie ce qu’il enseigne.C’est le principal changement à pratiquer en réalité dans la relation adulte-enfant.

Un adulte relié à la totalité de qui il est, prenant sa place en tant que personne et non seulement, dans sa fonction exécutant des missions, a une autre façon d’entrer en relation avec l’enfant.  Cet adulte est à sa place d’adulte, se positionne clairement, témoigne de ce qu’il vit et marque les liens de différenciation des générations et d’autorité. Il est un être humain, il a des savoirs, des pouvoirs et considère l’enfant, comme dit Catherine Dolto, comme un véritable interlocuteur.

La rencontre ouvre alors dans ces conditions au sentiment d’appartenance. Il devient plus aisé de  se sentir appartenir adultes, enfants, petits et grands, au même monde chacun à sa place et dans sa fonction: l’enfant, celle de grandir et d’apprendre,  l’adulte, celle d’accompagner et de transmettre.

Des conditions sont nécessaires à ces transformations. Il est primordial de mettre en place un environnement sécure autour des enfants , afin que chacun puisse  construire sa  sécurité intérieure, mobiliser ses ressources, faire l’expérience de la sécurité lorsque celle-ci peut faire défaut dans l’environnement familial. Nous avons aussi à les aider à devenir acteur de leur vie,  être engagés et responsables dans ce qu’ils disent, font et vivent, dans la recherche de leur autonomie et de leur indépendance.

Cela étant mis en place et assuré pour chacun, adultes et enfants, nous  proposons  des  exercices, qui permettent d’accompagner les enfants vers une meilleure connaissance de soi et de leur relation aux autres, de leur place dans leur environnement familial et social, et au-delà dans leur place de petit humain au sein d’un monde plus vaste, planète, cosmos, univers.Ces exercices peuvent être pratiqués dans des ateliers, à l’école, dans les centres de loisirs, à la maison.

Les changements attendus sont :

Le développement de la conscience de soi et l’authenticité dans l’expérience du groupe.
Une meilleure connaissance de soi, avec entre autre un repérage de ses ressources et fragilités.
Le développement de la responsabilité personnelle et esprit d’initiative/décision.
La capacité de se relier à ses émotions et sentiments, apprendre à « dire » clairement ce qui est ressenti (messages directs et indirects)
Soutenir  la capacité à être en relation, savoir se positionner de façon constructive avec des personnes ayant une fonction d’autorité.
Le développement de l’imagination en tant que ressource interne. Etre soi, avec  soi et non contre, au présent.Développer la capacité d’intégration dans son contexte naturel et social. Penser, se concentrer.

Ce que les enfants disent:

Maintenant tout va bien.J’écoute plus. J’oublie ce qui est passé. Je suis maintenant.
Cela m’a aidé à comprendre comment avoir une flamme à l’intérieur de moi.
La prochaine fois je ferais l’arbre à l’intérieur de moi.
J’ai grandi. J’ai plus de copines, j’ai plus confiance, j’arrive mieux à parler aux autres.
J’ai fait un pas de géant. Je parle, dis mes émotions.
Je sais que les autres peuvent aussi m’aider et pas que me traiter.Je dis moins de mots méchants, je traite moins les autres.
Je donne moins de coups de poings, je parle plus et je dis ce que ça me fait.J’ai moins peur quand je suis tout seul. J’aime pas encore ça mais je peux rester seul. Et j’aime bien qu’on m’aide.
C’est la première fois que j’ai des amis.
J’arrive mieux à m’endormir. Je respire, je me détends et me relâche plus facilement. Même si je suis encore très énervéeJe peux me débrouiller seul maintenant ; je sais comment faire pour me calmer.Je peux dire quand j’ai envie ou pas envie de faire quelque chose avant je n’osais pas.
Je peux me concentrer plus en classe. Du coup je travaille mieux.
Mon corps, il commande moins.C’est moi qui lui dit maintenant et je gigote moins.
Je réponds aux questions de la maîtresse, j’ai plus peur de me tromper.
Ce qui m’a le plus aidé, c’est d’être écouté sans qu’on me juge.

5 réflexions au sujet de “Qui sommes nous ?

  1. Muller Ulrike dit :

    Merci! Faut pas oublier les enfants qui ne souffrent pas encore. Eux aussi, ils ont besoin une éducation qui est de la bonne nourriture.

  2. Michèle Bannay dit :

    Bonsoir Ulrike,

    oui bien sur, notre travail concerne tous les enfants, des relations de bienveillance, dans le soi-nous sécure, sont indispensables à chacun, adultes et enfants.
    Michèle

  3. Vos expériences et votre engagement dans ce fondamental chemin de l’accompagnement de l’enfant vers une élévation sereine et facilitante de toutes ses capacités apporte le vrai sens à l’adulte responsable de sa mission de transmission avec amour et confiance.
    Bravo et Merci pour votre précieux apport.
    J’y suis d’autant plus réceptive que je m’avance dans la même direction dans mon travail avec les parents et leur famille

  4. Michèle Bannay dit :

    Le travail que vous menez a toute sa place pour accompagner les enfants vers plus de présence à soi.

  5. MAUGIS dit :

    1083 14 avril 2016.

    Les enfants, le Monde de demain ?

    Comme chez tous les petits de mammifères, le petit d’humain est un animal curieux et joueur. C’est une condition naturelle de survie. C’est en effet la curiosité qui lui permet de découvrir le monde qui l’entoure, et d’adapter ses comportements en conséquence. En lui permettant de prendre conscience de lui-même et des autres, le jeu lui permet de développer ses qualités physiques, intellectuelles, et de se sociabiliser.
    Or que se passe-t-il dans la réalité ? A peine sorti du ventre de sa mère, ce ne sont qu’injonctions, enfermement, isolation du monde. Un peu plus tard, la curiosité naturelle du petit est mise à rude épreuve. Qui aujourd’hui prend le temps de répondre aux multiples questions de l’enfant ? Quelle mère, quel père, ne s’est pas plaint de ces questions trop fréquentes ? Quel parent a aujourd’hui le temps, la disponibilité pour aider son enfant à évoluer ? N’oublions pas cette superbe maxime africaine : « Il faut tout un village pour élever un enfant ». Où est passé notre village ? Bien au contraire, à plus ou moins juste titre, la peur du danger s’est installée. L’enfant ne vit que d’enfermement. Au lieu de s’ouvrir, le Monde se ferme à lui. Le jeu lui-même est encadré, limité. Comment alors connaître ses limites ?
    A l’école, c’est pire. Dès la maternelle, et sauf exception, le monde de l’enfant est programmé, limité, non pas en fonction des besoins de l’enfant, mais en fonction des possibilités très limités (en temps, en compétence, etc.) des assistantes maternelles, souvent débordées. Au primaire, c’est encore pire. A ce petit de 5 ou 6 ans, pleins d’énergie, de curiosité et de vie, que lui propose-t-on ? « Tais-toi et écoute sagement le professeur des écoles ». Dieu merci, les enfants sont merveilleux. Ils ont tous une sacré dose d’intelligence et de résistance. Ils ont déjà inventé ce monde qui leur manque. Il est virtuel, et alors ? Ils n’ont pas le choix. C’est cela ou l’enfer dans lequel, d’ailleurs, certains s’engouffrent.
    Ma conviction profonde, c’est que nous, les adultes, nous n’avons pas vu venir le danger. Nous avons sous-estimé l’importance de l’éducation, non pas en quantité (aujourd’hui, tout le monde a le bac) mais en qualité.
    Et, si nous n’y prenons garde, c’est la qualité du Monde de demain qui va en souffrir.

    François MAUGIS 4 fois père, 10 fois grand-père.
    http://assee.free.fr

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